POST 1 – Yoga & Cinema
* * *
Le cinéma et le yoga
Le yoga au cinéma
Le cinéma puis le yoga
Le yoga pour le cinéma
Le cinéma grâce au yoga…
Je ne sais plus dans quel ordre cela a commencé exactement. Une chose est certaine : les deux activités sont devenues complémentaires, totalement intégrées l’une à l’autre, comme sœurs, Yin et Yang de ma vie. Cinéma, Yoga m’insufflent de l’énergie chaque matin, me nourrissent.
Ma rencontre avec le yoga a d’abord été physique. Comme pour beaucoup d’entre nous qui débutons un beau jour cette pratique, j’ai commencé le yoga pour m’assouplir, me muscler et allonger mon corps, et pourquoi ne pas perdre quelques kilos en passant ! Actrice pendant mes premières années à Paris, j’ai longtemps couru les castings avec un gros trac et un désir de reconnaissance assez aliénant. Ma première prof de yoga venait d’Afrique du Sud, elle était actrice elle-aussi ; son style de yoga était rythmé, soutenu, très musculaire. Un Vinyasa flow rigoureux et assez rapide. Je me souviens de ressortir du cours avec les muscles endoloris mais un grand sourire aux lèvres, détendue et avec les idées claires, tant et si bien que le cours est très vite devenu addictif et d’une heure par semaine, je suis rapidement passée à deux.
J’ai alors commencé à me sentir plus en contrôle de mon corps, à mieux l’habiter et mieux le comprendre. R E S P I R E R en pleine conscience m’a permis de prendre le dessus sur mon trac et certaines anxiétés : une petite révolution ! Une porte venait de s’ouvrir sur toute une dimension de mon être que je découvrais pour la première fois, comme une sorte d’« éveil à moi-même ».
C’est à ce moment que s’est amorcé un premier changement de cap dans ma vie: le désir de passer derrière la caméra s’est imposé à moi en douceur mais avec une certitude indéniable : être celle qui raconte l’histoire plutôt que de lui prêter mes traits, mon corps, mes émotions. En tant qu’actrice, je commençais à perdre mon enthousiasme. Je trouvais que les rôles féminins avaient tendance à se ressembler trop souvent. Il m’est arrivé plusieurs fois de présenter le rôle masculin en audition car je le trouvais bien plus intéressant à jouer que le rôle féminin. J’ai finalement décidé d’arrêter de me présenter à des castings aux quatre coins de la ville et de me donner à fond pour des rôles qui étaient loin de me faire vibrer. Finalement, ces rôles n’étaient pas pour moi et je n’étais pas non plus pour eux et quelques chien-tête-en-bas plus tard, j’ai pu tourner la page avec beaucoup plus de facilité que ce que j’avais imaginé.
Je ne me suis plus engagée que pour les projets d’amis/es réalisatrices/eurs (coucou Tony Ukpo ;)) et j’ai investi plus de temps dans l’écriture. Je suis aujourd’hui toujours très heureuse d’avoir fait ce choix et d’avoir mis mon énergie sur le développement de ces autres facettes de ma personnalité. J’apprécie chaque jour de compter parmi celles et ceux qui narrent et content… Le yoga m’a aidée à y voir plus clair et à assumer mes choix avec sérénité et mesure, à comprendre ce qui me correspondait le mieux!
Pour autant, passer derrière la caméra s’est avéré une étape difficile et ces quelques pas pour contourner la caméra et passer de l’œil de l’objectif au viseur m’ont pris plusieurs années : un vrai voyage, avec de nombreuses étapes. Encore ce trac et pire, j’étais cette fois victime du syndrome de l’imposteurE : « je n’ai pas fait d’école de cinéma, j’ai tout appris sur le tas… », bref je trouvais tout un tas de raisons pour me trouver illégitime de ce coté du plateau. Parallèlement, ma pratique du yoga est devenue plus régulière, en fait on peut dire que c’est à ce moment qu’elle est devenue « nécessaire ». Loin encore d’être quotidienne mais pour autant essentielle au bon déroulement de ma vie et surtout au fait de croire en moi, d’assumer mes choix à fond. J’ai compris que le yoga me permettait de rester centrée sur mes objectifs, de maintenir mon « feu interne », mon pourquoi.
Lorsque le calme s’installe en moi, à travers le rythme de mon souffle et l’enchainement des poses, je ressens une paix, une sérénité qui me connectent au moment présent : ici et maintenant, simplement être, dans son essence. Ce calme est la création d’un espace dans lequel tout peut s’inscrire ; un champ vierge pour que l’inspiration vienne s’y épandre, que la créativité y pousse et y prospère. Il s’agit de faire de la place pour le Neuf, le Nouveau, accueillir l’Inconnu.
Le Yoga, le Cinéma me définissent, ils sont l’entrelacs de mes possibilités.
L’équilibre entre les deux donne un sens à ma vie. Tout se lie, tout est lié : ma pratique se retrouve sur l’écran et mon inspiration artistique se nourrit de ma pratique… Je suis plus ancrée, mon imagination est plus foisonnante. Mon inspiration libérée.
Alors voilà un titre tout trouvé, The Yogini Filmmaker -la réalisatrice yogini- chacune de ces deux facettes prenant soin de l’autre, se complétant, s’enrichissant l’une l’autre – une relation idéale: de quoi continuer à faire pousser mes racines dans la terre et étendre mes branches vers le ciel !